Catégories
Nos actualités

Gros plan sur ifa, une nouvelle marque de vêtements en chanvre made in L’Ascenseur Confection (2/3)

Gros plan sur ifa, une nouvelle marque de vêtements en chanvre made in L’Ascenseur Confection (2/3)

Lucas Thivolet Conde Salazar, co-fondateur avec Louis Branger d’ifa, nous raconte comment sa collection de vêtements en chanvre « l’été en chanvre » a pu voir le jour, notamment grâce à L’Ascenseur Confection. Partie 2/3*.

ifa et L’Ascenseur Confection partagent certaines valeurs ?

« Nous sommes attachés au made in France. Nous apprécions le travail de qualité. Il faut souligner des capacités d’organisation. Nous partageons des valeurs d’écoresponsabilité.

Illustration : la collection de vêtements « l’été en chanvre » par ifa.

La démarche de développement durable de L’Ascenseur Confection est remarquable. L’usine veut prendre les devants en termes de RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Pascal Laise, le directeur, teste des processus innovants pour limiter les déchets et l’impact de la pollution sur l’environnement. »

Justement, comment vos chutes sont-elles recyclées ?

« À partir des chutes, nous avons d’abord confectionné de petites pochettes. Mais ici ou là, on a de temps en temps des petits carrés ou des lambeaux de tissu qui ne sont pas utilisables pour des pochettes.

Nous avons trouvé un autre partenaire pour les recycler : Bruno Pasdeloup, papetier artisanal au Moutier-dAhun (23). Il est capable de récupérer n’importe que bout de textile, à condition que ce soit une belle matière naturelle sans composant synthétique tel que notre chanvre, pour le transformer en fibres de papier puis en papier.

Nous faisions déjà nos petites cartes à partir de papier de chanvre. Sur une des dernières productions, L’Ascenseur Confection a expédié à la papeterie Pasdeloup tout un lot entier de chutes. Bruno Pasdeloup les a transformées en papier, c’est magnifique.

Nous voulons un beau packaging pour notre collection. Nous allons travailler pour sortir de presse un papier de soie équivalent chanvre pour emballer nos produits. Rien ne se perd, tout se transforme. Pour moi, c’est de la vraie économie circulaire. Nous sommes très fiers. D’autant encore une fois que les hommes et les femmes avec qui nous travaillons sont exceptionnels, partagent nos valeurs. »

Et demain, vous espérez utiliser un chanvre français ?

« Aujourd’hui, la France ne produit pas de chanvre textile. En effet, l’Occident a perdu son savoir-faire textile en chanvre depuis une cinquantaine voire une soixantaine d’années. La Chine est devenue le premier producteur au monde. Ils produisent des mélanges exceptionnels. Mais nous préférons ne pas sourcer nos tissus depuis la Chine pour des raisons assez simples à comprendre.

Illustration : la collection de vêtements « l’été en chanvre » par ifa.

Nous avons fait le choix du chanvre 100 % européen. Nous l’achetons donc pour le moment en Europe de l’Est. Nous avons deux fournisseurs. Le premier est un fournisseur roumain qui cultive et transforme dans son pays. Le second, transforme le tissu aux Pays-Bas, après avoir cultivé la plante en Roumanie. En effet, ce pays est le plus grand bastion du chanvre sur le continent.

Quand nous avons commencé notre aventure, nous n’avions pas compris que la France n’en produisait pas. Nous étions embêtés de ne pas pouvoir sourcer notre matière principale sur le territoire national > Il a donc fallu trouver des solutions hors du territoire national. Ce qui est intéressant, c’est que les possibilités sont là, que tout est possible > faisable. Seulement, tout est à reconstruire. Nous avons adhéré à de grandes associations interprofessionnelles. En deux ans, nous avons vu que des efforts pour la relance de cette industrie ont été faits.

Virgocoop, une coopérative basée dans le Lot, viendra bientôt nous présenter des échantillons de chanvre-laine. Dans ce sens, petit à petit, notre fibre viendra de France. De son côté, L’Ascenseur Confection est elle-même actrice. Elle participe à des réflexions et à des ateliers de travail sur la relocalisation de la filière lin dans les Hauts-de-France. »

 

*Première partie à retrouver précédemment sur notre site. Troisième partie à retrouver bientôt sur notre site.


Crédits : ifa

Publié par Mathis Nouvel