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Gros plan sur ifa, une nouvelle marque de vêtements en chanvre made in L’Ascenseur Confection (1/3)

Gros plan sur ifa, une nouvelle marque de vêtements en chanvre made in L’Ascenseur Confection (1/3)

Lucas Thivolet Conde Salazar, co-fondateur avec Louis Branger d’ifa, nous raconte comment sa collection de vêtements en chanvre « l’été en chanvre » a pu voir le jour, notamment grâce à L’Ascenseur Confection. Partie 1/3*.

Lucas Thivolet, vous êtes l’un des co-fondateurs d’ifa, bonjour !

« Bonjour ! ifa – qui signifie inspiration, fabrication et arts – est une marque de vêtements en chanvre fabriqués en France en collaboration avec des artistes. »

Quel a été le point de départ de votre réflexion sur le vêtement en chanvre ?

« Nous sommes partis d’une réflexion globale sur l’industrie de la mode. J’aime répéter que lorsqu’on affiche un t-shirt au prix de 5 ou 10 euros, ça ne reflète absolument pas tout le travail qui a été mis en œuvre dans la création de ce vêtement. Et ce, même si c’est une pièce assez simple. Il faut vraiment se rendre compte que dans l’industrie textile, de nombreux métiers se croisent pour aboutir à quelque chose.

Illustration : la collection de vêtements « l’été en chanvre » par ifa.

Notre approche du vêtement est une façon de redonner ses lettres de noblesse à la mode. Le chanvre est un champion de l’écologie puisque c’est la fibre naturelle la plus écologique du monde. C’est donc une matière d’avenir pour la mode responsable et la mode en général. ifa est aussi une approche artistique qui exprime nos goûts personnels. C’est mélanger art du textile et art culturel. Nous nous appuyons sur des collaborations avec des artistes. Symboliquement, c’est la possibilité de redonner de la valeur à la confection. J’aime donner un sens au vêtement, redonner un sens à la mode française !

De plus, nous sommes attachés à ce que ce soit un nouveau vêtement fabriqué en France, en circuit court. C’est possible grâce au tissu économique, notamment présent dans les Hauts-de-France. Nous comptons nombre de partenaires comme L’Ascenseur Confection à Merville (59). Pas loin de là, à Bernaville (80) nous travaillons avec Crépin Petit, un fabricant de boutons depuis 1873. Nous collaborons avec Grain de Couleurs, une imprimerie textile basée dans le Beaujolais. Cette dernière est d’ailleurs labellisée entreprise du patrimoine vivant. Nous avons poussé la réflexion jusqu’au packaging de nos produits en choisissant Bruno Pasdeloup, papetier artisanal dans la Creuse. Je pense à Théo qui est notre couturier-modéliste et Florence, modéliste informatique. Nous nous rendons compte que, même après plusieurs décennies de délocalisation, toute la richesse industrielle et économique existe dans l’hexagone et qu’il suffit de regarder autour de nous pour produire français. »

Avec L’Ascenseur Confection, c’est un vrai partenariat qui s’est mis en place ?

« Tout à fait ! Lorsque nous nous sommes lancés il y a plus d’un an, nous avons pris contact avec L’Ascenseur Confection. Nous avons tout de suite remarqué le savoir-faire sur des réalisations techniques que sont les vêtements de travail qu’ils ont l’habitude de produire. Dès lors, c’était l’assurance d’avoir une qualité de fabrication.

Est-ce que l’expertise technique d’une société spécialiste de la confection est un plus ? Évidemment. Par exemple, on entend souvent dire que le lin bouge… Et de la même façon, beaucoup de gens nous demandent si notre chanvre se distend. Je leur réponds que nos premières vestes fabriquées en décembre 2019 avec des coutures doublement rabattues n’ont absolument pas bougé depuis. La qualité du textile est présente, la texture s’adoucit, elle devient super agréable au porté.

Illustration : la collection de vêtements « l’été en chanvre » par ifa.

C’est d’autant plus important d’avoir un vrai partenaire que nous souhaitons proposer des produits durables. Or, nous pensons que bien construire son vêtement est très important pour notre clientèle et notre image de marque. Lorsque L’Ascenseur Confection nous a proposé de lancer une première production, l’occasion n’était que trop belle pour y aller.

Alors oui, nous pouvons parler de co-création de notre collection.

  1. Nous prototypons à Paris. Théo, notre couturier-modéliste, travaille depuis l’opéra Bastille. Nous faisons les « tests qualité » de nos vêtements. Nous avons fait un gros travail de prototypage en amont;
  2. Nous envoyons nos créations à Florence, modéliste freelance. Elle digitalise le patron, fait des rectifications et surtout fait la gradation. Elle connaît l’usine de Merville depuis plus de 20 ans. Elle connaît les machines, elle sait ce que l’atelier va pouvoir faire techniquement. L’idée est donc qu’elle trace des patrons presque parfaits;
  3. L’Ascenseur Confection récupère ces patrons. Nous faisons quelques modifications au bureau d’études;
  4. Enfin, avec DelphinePoullain (commerciale à L’Ascenseur Confection NDLR), nous finalisons des détails. C’est une vraie création commune. »

On imagine que la réactivité d’un partenaire local vous a aussi séduit ?

« Nous disons souvent que nous voulons être au plus proches de notre création. Or, nous ne partions de rien. Nous ne venions pas du monde de la mode. Nous ne pouvions donc pas être simples donneurs d’ordres pour recevoir un produit fini fabriqué à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous. Ça ne nous intéressait pas.

Ce qui nous intéressait c’était de découvrir toutes ces nombreuses industries indispensables à la conception d’un vêtement. Et là, nous sommes proches de notre création. Merville, je peux m’y déplacer facilement, j’en suis à moins de trois heures en voiture ou moins de 2 h en train. C’est du partenariat local. Nous ne nous verrions pas faire autrement, le circuit court est le plus naturel, le plus évident pour nous.

Illustration : la collection de vêtements « l’été en chanvre » par ifa.

Bien sûr, ça n’a pas été simple tout le temps. Nous étions très jeunes et n’avions pas d’expérience. Je suis en contact direct avec Delphine Poullain. Toutes les informations transitent par elle avant d’être dispatchées au sein de l’usine. Ceci nous permet de gagner en productivité et de faire moins d’erreurs sur des lancements de production. Je connais aussi très bien Aline Fabris, chargée de modélisme et Caroline Lemarié, styliste.

L’Ascenseur Confection fait preuve d’adaptabilité. L’équipe nous a préparé des têtes de série à des tailles spécifiques. Elle a été prête pour le lancement. Très rapidement, nous avons eu la volonté de pérenniser ce partenariat sur le long terme. Nous ne sommes encore qu’une toute petite entreprise mais nous avons beaucoup de promesses. »

 

*Deuxième partie à retrouver bientôt sur notre site.


Crédits : ifa

Publié par Mathis Nouvel